Opéra
L’opéra est un genre vocal avec une représentation scénique, faisant appel à un orchestre, à une scène, à des décors et des costumes, et parfois de la danse. C’est du théâtre chanté, basé sur un « livret ». Une œuvre opératique est donc constituée d’un livret (le texte), mis en musique avec des airs, chantés par des solistes, en solo, duo, trio..., des récitatifs (des moments où les chanteurs parlent), des chœurs, et parfois même des ballets.
La Renaissance fait naître les prémices de cet art avec des spectacles qui font intervenir des figurants, de la musique et de la danse ; mais c’est au XVIe siècle, en Italie, que naît réellement l’opéra tel que nous le connaissons. On attribue le premier opéra à Claudio Monteverdi (1567-1643) avec L’Orfeo (1607). Pour la première fois, les voix et l’orchestre traduisent un drame humain totalement mis en scène et chanté.
Extrait de L’Orfeo, de Monteverdi
Au XVIIe siècle, en 1689, l’Anglais Henry Purcell compose l’opéra Didon et Énée.
Extrait de Didon et Énée, d’Henry Purcell
Au XVIIIe siècle, le style d’opéra italien s’étend à toute l’Europe, à l’exception de la France, où apparaît une école d’opéra fondée par Jean-Baptiste Lully, à qui l’on doit notamment le célèbre Armide. Le compositeur considère ses créations comme des « tragédies lyriques » et non des opéras. Son œuvre est ensuite poursuivie par Jean-Philippe Rameau (1683-1764), qui écrit notamment Les Indes galantes.
La période classique voit l’essor de l’opéra allemand, notamment avec Mozart (La Flûte enchantée, Les Noces de Figaro, Don Juan…) et Haendel (Rinaldo, Berenice, Alceste…).
L’engouement pour l’opéra en Europe continue lors de la période romantique, notamment avec Rossini (Le Barbier de Séville), puis Verdi (La Traviata, Aida, Nabucco…) en Italie, Massenet (Werther, Manon, Thaïs...) en France et Wagner ‒ période postromantique ‒ en Allemagne (Parsifal, Lohengrin, La Walkyrie…).
Au XXe siècle, citons Pelléas et Mélisande, de Debussy, et Le Pierrot lunaire, de Schönberg, premier opéra moderne de l’époque contemporaine.
Dans le registre vocal de l’opéra (registre lyrique), on classe les voix par tessitures ‒ ou registres ‒, du plus grave au plus aigu, en fonction des notes que les chanteurs chantent avec le plus de facilité. Cela permet également aux compositeurs d’écrire selon les capacités de chaque type de voix. Par exemple, quand Bizet écrit Carmen, en 1875, il sait que celle-ci envoutera Don José par les sons graves et sensuels d’une mezzo-soprano et que sa rivale Micaëla apportera au public l’émotion née de sons plus clairs et brillants !
Une interprétation de La Traviata de Verdi par Maria Callas